La ferronnerie

Le forgeron travaille le métal, et l’artisan ferronnier le fer forgé. Si ces deux professions se rencontrent sur les chantiers, c’est parce qu’ils travaillent souvent ensemble.

Le forgeron travaille manuellement des pièces en métal, et l’artisan ferronnier utilise également des procédés manuels pour le fer forgé. Ces deux artisans travaillent dans le champ des métiers d’art. Leur polyvalence leur permet d’investir leurs compétences dans le bâtiment aussi bien que dans la restauration d’oeuvres d’art.

La ferronnerie

L’artisan ferronnier travaille les métaux ferreux issus de chaudronnerie en atelier. Artiste et artisan, il projette ses idées sur des croquis, lui permettant de visualiser ses futures créations.

Doté d’un esprit créatif, l’artisan ferronnier fabrique manuellement des réalisations sur mesure. Dans son travail, le respect des délais est primordial. Il donne forme à des objets de décoration grâce à des forges et ses nombreux outils.

Il existe trois types de ferronnerie :

  • Du bâtiment, produisant des éléments architecturaux en fer forgé. Notamment les garde-corps, composés de rampes d’escalier, de balustrades, ou les accessoires de portails. La ferronnerie industrielle est l’extension des fonderies qui permet de réaliser en série des grilles d’entrée et de balcons en série.
  • Domestique, pour les ustensiles de cuisson en cuisine, consoles et protections de cheminées ;
  • Agricole et artisanale comprenant le forgeage d’outils de jardinage.

Dans la famille du travail du fer, la ferronnerie d’art perpétue le côté traditionnel et artisanal du métier. Ce savoir-faire est notamment employé pour la préservation des monuments historiques. En effet, certaines entreprises de ferronnerie sont estampillées « Entreprise du patrimoine vivant », symbolisant l’excellence d’un savoir-faire français.

Ces entreprises sont spécialisées dans l’entretien et la restauration du patrimoine historique.

Fabrication d’art en fer

Les métalliers ferronniers fabriquent des structures de support et protection décoratifs intérieurs et extérieurs. Les ferronniers sont polyvalents et travaillent toute sorte de d’éléments architecturaux :

  • En intérieur, avec du mobilier en fer forgé ;
  • En extérieur, pour les escaliers en fer forgé, les terrasses, les pergolas en fer, les garde-corps pour balcons composés de grilles en fer forgé.

Si le fer forgé est réservé aux corps en fer extérieurs, il s’invite dans les aménagements intérieurs avec succès. Le mobilier contemporain marie parfaitement l’acier et le bois. Le fer forgé fait partie de l’une des nombreuses possibilités du travail de conception de l’acier. Les meubles les plus courants sont la console avec piètement en fer forgé, ou le buffet de cuisine.

Le fer forgé est également utilisé pour délimiter les abords de propriétés, tels que les grilles de défense, et portails.

Enfin, la ferronnerie d’art permet de façonner des abris de portes d’entrées comme les marquises, décorés de volutes qui sont de petits éléments d’ornements. Les abris de jardin comme les kiosques sont également très prisés, et permettent de reprendre les styles des art décoratifs et art nouveau du début du 20ème siècle.

Le travail du fer forgé

Travailler le fer forgé nécessite une expérience significative. En effet, il faut avoir les bonnes compétences pour pouvoir exercer ce métier. Pour cela, plusieurs voies sont possibles, dont les formations de métallier des Compagnons du devoir. Cette formation d’apprentis dure 6 ans, et permet d’accéder au métier de ferronnier. La spécificité de cette formation emmène l’apprenti dans un Tour de France des Compagnons, pour se former aux différentes pratiques de la métallerie.

Si le maître artisan est un manuel, il excelle également dans la maîtrise du dessin d’art pour concevoir ses futures créations.

Après réalisation des plans, l’artisan ferronnier doit tout d’abord se procurer la matière première, chez un négociant en métaux, ou une entreprise de chaudronnerie.

Pour faire fondre le fer, et le rendre malléable, le combustible utilisé pour la forge est déterminant. Une forge au charbon nécessite une cheminée pour évacuer les fumées, alors qu’une forge au gaz permet d’éviter les émissions. La forge en cheminée permet d’obtenir une température élevée grâce à un soufflet actionné manuellement ou automatisé.

Le travail de métal chaud est réalisé grâce à des supports de types enclumes et d’un outil de choc, marteau, voire un marteau-pilon. Une enclume pèse en moyenne 120 kg, et se pose sur un billot de bois dur.

Pour effectuer le travail du fer, le forgeron manipule les bouts de métal à l’aide de pinces ou de tenailles. Il peut également s’aider d’étaux de serrage pour créer des formes courbes.

En chauffant, le métal change de couleur, donnant de précieuses indications à l’artisan ferronnier. Aux alentours de 800 degrés, le fer est rouge sombre, il est cassant. C’est vers les 1000 degrés qu’il est malléable et prêt à être travaillé.

L’opération de base du fer forgé est appelée refoulement. Cela consiste à tasser le fer chaud dans le sens de la longueur. Pour évaser un fer, il faut l’épanouir en l’écrasant par martelage. Ces opérations permettent de donner forme au fer forgé.